Nicolas Bouvier
Nicolas Bouvier
Voyages au Japon (1955-1970)
Centre d’art La Fenêtre
Montpellier, France
11 avril – 30 mai 2015
Commissaire d’exposition : Christine Cibert & Alice Renault
Projection du film « Le hibou et la baleine » de Patricia Plattner
Performance de danse butoh par Mâ Thévenin
Projection du film « Le mime Hijikata »
Rencontre sur l’héritage littéraire de Nicolas Bouvier et les nouveaux voyageurs
Ateliers d’écriture autour de l’exposition
Sélection de photographies et interview de Alain Villeminot lors de son voyage au Japon en compagnie de Nicolas Bouvier en 1956
Confrontations Photo
Espace Perdtemps
Gex, France
3 – 5 octobre 2014
Commissaire d’exposition
Le Japon
d’Eliane et Nicolas Bouvier
Salon du livre
Genève, Suisse
30 avril – 4 mai 2014
Commissaire d’exposition
150eme anniversaire des relations diplomatiques entre la Suisse et le Japon
Le Japon mystifiant
de Nicolas Bouvier
Yuhisai Kodokan, Kyotographie Photo Festival
Kyoto, Japon
13 avril – 6 mai 2013
Commissaire d’exposition
Scénographie de Oliver Franz
En collaboration avec le Musée de l’Élysée, Lausanne, Suisse et avec Éliane Bouvier
Projection du film « Le Mime Hijikata »
Projection du film « Le vent des mots » de Joël Calmettes et Olivier Bauer présenté par Sylvain Cardonnel avec Éliane Bouvier
Rencontre autour de Nicolas Bouvier avec Olivier Bauer et Oliver Franz
Nicolas Bouvier (1929-1998), voyageur suisse du 20ème siècle et auteur, était alternativement poète, photographe, iconographe, professeur et journaliste. Avant ses études d’histoire médiévale, de Sanskrit et de droit à l’Université de Genève, dès son enfance, à travers ses multiples lectures, ayant pris le goût d’aller voir ailleurs, il effectue son premier voyage en solitaire en Norvège à 17 ans. Il parcourut ensuite le monde pendant de nombreuse années à travers l’Europe centrale, l’Asie Centrale, l’Inde, le Sri Lanka, la Chine, le Japon, la Corée du Sud et l’Irlande.
Après un an et demi d’un voyage initiatique en Fiat Topolino avec son ami peintre Thierry Vernet de Genève à l’Asie Centrale, en passant par l’Europe Centrale comme raconté dans le livre culte L’Usage du monde, Nicolas Bouvier échoue seul, malade et épuisé à Ceylan. Sept longs mois où il frôle la folie, qu’il évoque dans Le Poisson-scorpion (1982). En octobre 1955, il retrouve la force de repartir et d’atteindre un autre bout du monde : il embarque sur un paquebot français des Messageries maritimes qui le mène au Japon. Sans le savoir encore, Nicolas Bouvier sera vite fasciné par les richesses de ce pays « non pas tant mystérieux que mystifiant », comme il le décrivait. Après la Suisse, le Japon fut l’endroit où il vécut le plus longtemps – presque trois ans – et qui l’inspira profondément. Il y fit trois longs séjours : d’abord de 1955 à 1956, seul dans le Tokyo (à Araki-chô) de l’après-guerre, « où la vie était encore frugale et picaresque », survivant en tant que pigiste, photographe et avec d’autres menus travaux ; ensuite de 1964 à 1966, en famille, avec sa femme Éliane et leurs deux tout jeunes fils, Thomas et Manuel, à Kyoto, notamment quelques mois au temple Daitoku-ji, puis à Tokyo (à Nakano), en tant qu’écrivain, photographe et illustrateur, pour écrire son premier Japon (1967), commandé par la maison d’édition suisse Rencontre ; enfin pendant trois mois en 1970, pour travailler au Pavillon suisse de l’Exposition Universelle à Osaka. De ces trois séjours effectués dans des conditions et des époques différentes, Nicolas Bouvier rapporta toute la matière écrite de Chronique Japonaise (1975), autre livre mythique, surtout pour les amoureux du Japon, mais aussi celle du livre Le Vide et le Plein (2004), réunissant des textes inédits tirés de ses carnets écrits au quotidien durant son second séjour.
De ces trois ans de vie au Japon, Nicolas Bouvier ramena aussi plus de dix mille photographies, en noir et blanc et en couleurs, pour beaucoup encore inédites. « Devenu photographe par désespoir et portraitiste par accident », comme il se définissait, il débute avec ses voisins de quartier et se prend vite au jeu des images à travers ses multiples pérégrinations, sillonnant l’archipel du nord au sud, découvrant avec intérêt une multitude de sujets de la culture populaire nippone : portraits en tous genres, épouvantails, série du mur, enseignes peintes, graffitis et lanternes, théâtre Nô, musiciens et saltimbanques (chindon), butoh, sumo, arts martiaux, religion, magie et divination, architecture, ikebana. « L’Extrême-Orient offre un terrain très favorable aux photographes débutants. Non seulement par la var- iété et la beauté des attitudes et des types, mais aussi à cause d’une certaine indulgence ou d’une certaine résignation devant la caméra. Dans l’Asie bouddhique, on n’attache pas trop d’importance à sa propre personne et l’on fait volontiers cadeau de son image au quémandeur étranger », expliquait-il.
Le style photographique comme littéraire de Nicolas Bouvier, allant toujours au devant des autres et du monde, c’est la qualité de son regard toujours libre, c’est aussi cet art unique de saisir sur le vif avec pré- cision et pertinence, comme dans un carnet de notes, des fragments d’éternité au détour d’une simple scène de la vie, c’est bien sûr ce sens de l’humour inimitable. En 1997, un an avant sa disparition, Nicolas Bouvier s’est rendu une dernière fois au Japon avec sa femme, invités à réaliser plusieurs conférences dans diverses villes du pays. « Sa poésie, encore plus que sa prose, est un raccourci de tellement de choses, comme une photo instantanée, très influencée par les haïkus japonais, où je retrouve le mieux l’ambiance de ses voyages », nous confie sa femme Éliane. « Sur les bornes de la rivière, il est écrit que la vie est fumée, j’en ferai ma fumée à moi, allongé au frais dans ce cimetière, entre Ayabé et Miyama, j’ai oublié dix caractères chinois ».
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