Gilles Caron
Scrapbook
“Gilles Caron, l’histoire d’une vie et d’un livre”
Centre d’Art La Fenêtre
Montpellier, France
6 avril – 26 mai 2016
Commissaires d’exposition : Christine Cibert & Alice Renault
Dans le cadre des Boutographies, rencontres photographiques de Montpellier
Conférence avec Gilles Favier, directeur artistique du festival Images Singulières : « Du photo-journalisme à la photographie-documentaire »
Projection de deux films documentaires sur Gilles Caron : « Le conflit intérieur » de Séverine Lathuillière et « Gilles Caron, reporter photographe »
Ateliers d’écriture
Confrontations Photo
Espace Perdtemps
Gex, France
27 septembre – 12 octobre 2014
Présentation de la Fondation Gilles Caron auprès d’Olivier Robert, directeur des Confrontations Photo de Gex
Yangon Photo Festival
Institut Français de Birmanie
Yangon, Birmanie
8 janvier – 28 février 2014
Commissaires d’exposition : Christophe Lovigny & Christine Cibert
Gilles Caron,
l’histoire d’une vie et d’un livre
Free Studios, La Nuit des Bains
Quartier des Bains, Genève, Suisse
14 mars – 26 avril 2013
Commissaires d’exposition : Christine Cibert & Serge Macia
Seventies & Showbiz
Galerie AD
Genolier, Suisse
3 février – 22 mars 2013
Commissaire d’exposition
Voyage au Cambodge
décembre 2012
Membre de la Fondation Gilles Caron de 2010 jusqu’à 2015
Voyage au Cambodge avec Marjolaine Caron (fille de Marianne et Gilles Caron) et Louis Bachelot (directeur de la Fondation Gilles Caron)
pour repartir sur les traces du photographe disparu au Cambodge en 1970
Une plaque honorant le grand photographe français a été posée au dos du monument pour les journalistes tués et disparus au Cambodge entre 1970 et 1975. Une foule de reporters s’est pressée le lundi 10 décembre autour du monument érigé il y a quelques mois devant l’hôtel Le Royal de Phnom Penh, qui était au début des années 1970 le quartier général des correspondants du monde entier, pour une cérémonie un peu particulière. D’un côté, sur le marbre noir, une liste de 37 noms de journalistes cambodgiens et étrangers tués ou disparus pendant la guerre au Cambodge entre 1970 et 1975. De l’autre, une plaque de marbre blanc rédigée en khmer et en français, et la photo d’un homme qui allait sans le savoir à son rendez-vous avec le destin et la légende, il y a plus de 42 ans.
Gilles Caron a disparu ce jour-là sur la route n°1 avec un collègue journaliste et un coopérant français, le 5 avril 1970, en allant couvrir les affrontements qui embrasent alors l’est du Cambodge, tout près de la frontière vietnamienne. Leurs corps n’ont jamais été retrouvés. Marjolaine, la fille aînée de celui qui passa comme une étoile filante dans le firmament des «grands», n’a jamais pu faire le deuil de son père, tout comme sa mère Marianne et les autres membres de la famille Caron. « Cette plaque nous fait du bien », souffle-t-elle, très émue. C’est en apprenant l’existence de la stèle par Asie-Info qu’elle a décidé de transgresser le tabou familial et de venir au Cambodge. « J’en voulais à ce pays, inconsciemment, de m’avoir pris mon père. C’était plus fort que moi. Mais en franchissant le pas et en venant ici, j’ai découvert un pays magnifique, des gens souriants. Et ce voyage, avec la pose de cette plaque, nous a apaisés, Louis et moi », poursuit-elle.
Son discours, tout comme celui de son mari, Louis Bachelot, le directeur de la Fondation Gilles Caron, prononcé devant les journalistes et le ministre de l’Information cambodgien Khieu Kanharith, était empreint d’une émotion à fleur de peau, presque libératrice. Le mystère entourant la disparition de Gilles, dont elle garde les souvenirs d’une petite fille de 7 ans, demeure entier, et un solennel appel aux témoignages a été lancé devant les caméras et les micros. Portera-t-il un jour ses fruits ? « A l’époque, toute cette région, jusqu’à Kompong Cham, était un champ de bataille mouvant sur lequel s’entrecroisaient six armées : les troupes de Lon Nol, les Viêt Công, les Khmers rouges, les sud-Vietnamiens, et les forces spéciales américaines et thaïlandaises, ce que l’on ignore souvent », rappelle Tim Page, photojournaliste vétéran plusieurs fois blessé au Vietnam, qui avait croisé la route de Gilles. Un autre vétéran, Al Rockoff, passé à l’époque de l’armée américaine à la photographie de presse en freelance et à qui on doit de célèbres clichés de la chute de Phnom Penh en avril 1975, était également plongé dans ses souvenirs. Le passé, qui paraissait ce-jour là se confondre avec l’instant présent, n’avait jamais semblé aussi réel. Et le temps s’était comme arrêté dans les volutes d’encens, sous le soleil de Phnom Penh.
Arnaud Roux
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