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Jean-Pierre Obriot

Lauksang

The Shop & Water Lily
Phnom Penh, Cambodge
2005

Hôtel FCC – Foreign Correspondant Club
Angkor, Siem Reap, Cambodge
2005

Commissaire d’exposition

No 20 (60cmx97cm)

« Lauksang » signifie bonze en Khmer. Depuis son arrivée à Phnom Penh en 1997, Jean-Pierre Obriot est fasciné par ses personnages. Vêtus d’une toge à l’orange intense posée en dégradé sur leur peau couleur caramel, les « Lauksang » déambulent avec grâce et légèreté dans les rues de la capitale cambodgienne, à la fois attentifs et indifférents au regard des autres. Symboles humains du Bouddhisme Theravada, propre à la culture khmère, ils peuplent la ville tout en affichant leur spiritualité avec un mélange de fierté et d’humilité. La tradition cambodgienne voudrait que tout homme se fasse bonze une fois dans sa vie, même provisoirement.

Les œuvres de Jean-Pierre Obriot déclinées en variations sur ce sujet ne sont pas à prendre comme une vénération religieuse mais plutôt comme une admiration de leur être. Par une vision rapprochée, tel un effet de zoom photographique, l’artiste a voulu nous apporter un angle nouveau sur ces silhouettes debout ou en prière, présentées toujours de dos ou de profil, la tête cachée par leur indispensable parapluie-ombrelle qui ne laisse entrevoir que la courbe de leur nuque et de leurs épaules. À première vue, seul un mélange abstrait de lignes courbes essentielles apparaît, qui ne nous permet pas toujours de comprendre la figuration du sujet. Bien souvent, le paysage en perspective et la silhouette des bonzes au premier plan s’imbriquent l’un dans l’autre. Les différents plans se mélangent, se fondent et se confondent en un seul plan unitaire révélant leur signification propre.

Cette vision épurée est accentuée par une touche en aplats visibles, par le choix d’une palette restreinte aux couleurs récurrentes : l’orange, le bleu, le marron, le noir et le blanc, tandis que toutes les formes sont accentuées par un cerne noir qui les encadre. Elles reviennent en leitmotiv et désignent le vocabulaire de l’artiste qui oscille entre jeux graphiques figuratifs et abstraits. La chaleur et la force toniques de l’orange prédominant symbolise le détachement des biens matériels et l’appartenance spirituelle. La présence de ces bonzes évoque surtout la conscience humaine. C’est la notion d’individualité qui prévaut dans son rapport à soi et au temps. Ces silhouettes se dégagent sur l’horizon, traversées par la ligne d’un fleuve qui s’écoule à travers leur buste, telle la marque du temps qui défile entre passé et futur et les croise dans le moment présent. C’est aussi l’expression de la force de la conscience de soi-même qui se retrouve confronté à l’aspect momentané et fugitif de son existence face à la pérennité du temps. Une atmosphère d’acceptation, d’équilibre et de sérénité prédomine sur l’ensemble.

À travers peintures, collages de photographies et sculptures, on réalise combien les œuvres de Jean-Pierre Obriot sur les « Lauksang » et leur monde de méditation et de silence ne sont pas simplement des jeux formels et chromatiques. Elles participent à nous rappeler que ces hommes particuliers font partie de ces rares et derniers électrons libres de l’Humanité.

No 20 (60cmx97cm)

« Lauksang » signifie bonze en Khmer. Depuis son arrivée à Phnom Penh en 1997, Jean-Pierre Obriot est fasciné par ses personnages. Vêtus d’une toge à l’orange intense posée en dégradé sur leur peau couleur caramel, les « Lauksang » déambulent avec grâce et légèreté dans les rues de la capitale cambodgienne, à la fois attentifs et indifférents au regard des autres. Symboles humains du Bouddhisme Theravada, propre à la culture khmère, ils peuplent la ville tout en affichant leur spiritualité avec un mélange de fierté et d’humilité. La tradition cambodgienne voudrait que tout homme se fasse bonze une fois dans sa vie, même provisoirement.

Les œuvres de Jean-Pierre Obriot déclinées en variations sur ce sujet ne sont pas à prendre comme une vénération religieuse mais plutôt comme une admiration de leur être. Par une vision rapprochée, tel un effet de zoom photographique, l’artiste a voulu nous apporter un angle nouveau sur ces silhouettes debout ou en prière, présentées toujours de dos ou de profil, la tête cachée par leur indispensable parapluie-ombrelle qui ne laisse entrevoir que la courbe de leur nuque et de leurs épaules. À première vue, seul un mélange abstrait de lignes courbes essentielles apparaît, qui ne nous permet pas toujours de comprendre la figuration du sujet. Bien souvent, le paysage en perspective et la silhouette des bonzes au premier plan s’imbriquent l’un dans l’autre. Les différents plans se mélangent, se fondent et se confondent en un seul plan unitaire révélant leur signification propre.

Cette vision épurée est accentuée par une touche en aplats visibles, par le choix d’une palette restreinte aux couleurs récurrentes : l’orange, le bleu, le marron, le noir et le blanc, tandis que toutes les formes sont accentuées par un cerne noir qui les encadre. Elles reviennent en leitmotiv et désignent le vocabulaire de l’artiste qui oscille entre jeux graphiques figuratifs et abstraits. La chaleur et la force toniques de l’orange prédominant symbolise le détachement des biens matériels et l’appartenance spirituelle. La présence de ces bonzes évoque surtout la conscience humaine. C’est la notion d’individualité qui prévaut dans son rapport à soi et au temps. Ces silhouettes se dégagent sur l’horizon, traversées par la ligne d’un fleuve qui s’écoule à travers leur buste, telle la marque du temps qui défile entre passé et futur et les croise dans le moment présent. C’est aussi l’expression de la force de la conscience de soi-même qui se retrouve confronté à l’aspect momentané et fugitif de son existence face à la pérennité du temps. Une atmosphère d’acceptation, d’équilibre et de sérénité prédomine sur l’ensemble.

À travers peintures, collages de photographies et sculptures, on réalise combien les œuvres de Jean-Pierre Obriot sur les « Lauksang » et leur monde de méditation et de silence ne sont pas simplement des jeux formels et chromatiques. Elles participent à nous rappeler que ces hommes particuliers font partie de ces rares et derniers électrons libres de l’Humanité.

© Christine Cibert  tous droits réservés mentions légales